Guerre, Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la guerre sans jamais avoir osé le demander

dimanche

2. ET LA GUERRE MONSIEUR ? COMMENT VA-T-ELLE ? TRÈS BIEN MADAME. ON S'APPROCHE. ON S'APPROCHE DE PLUS EN PLUS.

On peut classer les gens en 0 (zéro) à 25. 25 à 50. 50 à 75.
Idiots. Imbéciles. Attardés mentaux. Ou variante autiste.
La plupart ont moins de 100. Disons 85.
Ce qui explique bien des choses. 

vendredi

1. GUERRE 1914 - 1918




LA GUERRE.

MOMENT DE POÉSIE

UN COUP DE PISTOLET DANS UN CIEL SEREIN

D’abord la paix. Vu par les militaires, la paix n’existe pas. Ce qui simplifie la vie. Ce n’est qu’une pause avant la prochaine guerre, un intervalle entre la dernière guerre et la suivante que l’on prépare sans cesse. Et que l’on attend avec plaisir. Et que seuls des politiciens lâches empêchent. 

Et avec des plans plus ou moins secrets qui nous promettent la victoire. Qui est certaine. 

Sinon on ne ferait pas la guerre. 

Bien que ce soit les soldats qui la font. Non que la vie des soldats intéresse qui que ce soit mais par la faute de l’incompétence des soldats qui n’obéissent pas aux ordres, la défaite peut arriver et être humiliante ou pire pour les officiers et l’État-Major. 

Mais la guerre est si tentante. 

Avec la guerre, les budgets illimités. Les promotions en grade. Les moments d’héroïsme et de gloire. 

MÉDITATION

La paix est pour les femmes.

1914

28 juin 1914, 10h45, l’archiduc François-Ferdinand est assassiné.

FJ ne fut pas regretté par l’empereur ou l’armée autrichienne.

Comme un bonheur ne vient jamais seul, le chef d’état-major Conrad von Hötzendorf décide de se servir de son assassinat comme prétexte pour en finir une fois pour toute avec la Serbie.

Sans imaginer que la Russie et la France aurait à redire. Parce que si les crétins imbus d’eux-mêmes avaient de l’imagination, ils ne seraient pas crétins.

4 empires disparurent. Le Russe. L’Austro-Hongrois. L’Ottoman. Et le Chinois. Britannique. 

L’Allemagne fut ruinée. La France et l’île d’Angleterre aussi. 

Mais ce fut encore pire en 1945. 

L’U.R.S.S. naquit. 

Les U.S.A aussi. 

Ce qui nous promettait bien des plaisirs. Mais il y eut l’intermède de 1939 avant. 

L’Europe qui avait dirigé le monde pendant des siècles se suicida à coups de meurtres de millions. 

Et entra en dormance sous la tutelle de la nouvelle île mondiale, l’Amérique. 

L’empire Russe mourut une seconde fois en 1989. Pour renaître en 2014. 

L’agonie de la Chine dura jusqu’en 1976, mort de Mao qui avait tout de même repoussé les diables jaunes (Japonais) et blancs. Elle a repris depuis de belles couleurs.

DOSSIER

Premier personnage du drame.

Monsieur François-Ferdinand de Habsbourg-Este ou  Franz Ferdinand von Österreich-Este, maison des Habsbourg, héritier du trône d’Autriche, archiduc d'Autriche et prince royal de Hongrie et de Bohême. Neveu de l’empereur François-Joseph, futur héritier du trône de l'empire Austro-Hongrois.

Si on revient un peu avant. 

À la mort de son cousin, l'archiduc Rodolphe - qui se suicide dans le pavillon de chasse à Mayerling, le 30 janvier 1889, en compagnie de sa maîtresse Marie Vetsera - le père de François-Ferdinand devient héritier du trône.

Il y renonce en faveur de son fils aîné, l'archiduc Charles-Louis qui meurt ensuite d'une fièvre typhoïde contractée après avoir bu l'eau du Jourdain lors d'un pèlerinage en Terre sainte en 1896.

Donc, faute de mieux, François-Ferdinand est désigné officiellement comme héritier du trône impérial. En attendant que l’empereur meure de sa belle mort. Ou assassiné.

Monsieur François-Ferdinand n’est pas quelqu’un de très aimable. On ne le regrettera pas beaucoup comme on a dit.

C’est un passionné au sang chaud. Chasse aux femmes et aux animaux, petits et grands, En 1890, il est considéré comme le meilleur tireur du monde.

Dans ses cahiers de chasse où son secrétaire notait ses prises, il a tué, au cours de sa vie, 274 889 animaux. Ce qui est fascinant. 

En 1911, 18 799 bêtes. 

Le relevé d'un jour de juin 1908 indique 2 763 mouettes. 

Dans son château, il a 100 000 trophées. Mais ce n’est pas lui qui fait le ménage.

Dans ses temps libres, il éprouve une vive hostilité contre la Hongrie. 

En 1904, il écrit : Les Hongrois sont tous des canailles, indépendamment du fait qu'ils soient ministre ou duc, cardinal ou bourgeois, paysans, hussard, domestique ou révolutionnaire. 

Et ses liens avec les Tchèques sont exécrables. 

Il est également très critique envers les Polonais. 

Et il n’aime pas les Russes, les français (qui sont comme les femmes sournois et dissimulateurs). 

Et les Anglais. 

Il ne connaît pas de US sinon il les détesterait.

Le voilà donc le 28 juin, en Serbie. Comme pour faire exprès, jour anniversaire de la défaite des Serbes à la bataille de Kosovo en 1389 face aux Ottomans. Dans ces pays, on a la mémoire longue. 

Donc, la visite d'un Hasbourg, l’envahisseur du moment, est considéré par les nationalistes serbes comme une provocation

Son assassinat prévisible, prévu et réussi provoque la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie contre le Royaume de Serbie. Que l’on veut punir pour cet outrage. Comme si on était surpris. Mais on n’attendait que ça comme on a dit.

Ce qui provoque une escalade de déclaration de guerre entre les Empires centraux, dont l'Empire allemand, allié de l’Autriche et les pays alliés de la Serbie. La Russie et tous les autres. 

Ce qui provoque la Première Guerre mondiale qui conduira à la seconde.

Avant de se précipiter lui-même dans les poubelles de l’Histoire, la grande, la meilleure, l’empire est dirigé par l'empereur François-Joseph Ier 

Ou monsieur François Joseph Charles de Habsbourg-Lorraine. Roi de Bohême, de Croatie, de Dalmatie, de Slavonie, de Galicie, de Lodomérie et d'Illyrie, roi de Jérusalem, grand-duc de Toscane, archiduc d'Autriche.

Revoilà l’empereur. 

Sa Majesté Impériale et Apostolique, François-Joseph Ier, par la Grâce de Dieu empereur d’Autriche, roi de Hongrie et de Bohême, de Dalmatie, de Croatie, de Slavonie, de Galicie, de Lodomérie et d’Illyrie. Roi de Jérusalem. Archiduc d’Autriche. Grand-duc de Toscane et de Cracovie. Duc de Lorraine, de Salzbourg, de Würzburg, de Franconie, de Styrie et de Carinthie, de Carniole et de Bucovine. Grand prince de Transylvanie. Margrave de Moravie. Duc de Haute et de Basse Silésie, de Modène, de Parme, de Plaisance et de Guastalla, d’Auschwitz (ce nom nous rappelle quelque chose. On vient de le fêter le 22 janvier) et de Zator, de Teschen, du Frioul, de Raguse et de Zara. Comte princier de Habsbourg et du Tyrol, de Kybourg, de Gorizia et de Gradisca. Prince de Trente et de Brixen, de Berchtesgaden (ça nous rappelle aussi quelque chose) et Mergentheim. Margrave de Haute et de Basse Lusace, Margrave en Istrie. Comte de Hohenems, de Feldkirch, de Bregenz, de Sonneberg. Seigneur de Trieste, de Kotor et de la Marche de Windisch. Grand voïvode de la voïvodie de Serbie. Ouf!

Époux de madame Élisabeth en Bavière ou Sissi.

Personnifiée au cinéma par Romy Schneider dans la série des films Sissi

Film faisant partie d'une trilogie avec Sissi impératrice (1956) et Sissi face à son destin (1957). Film lacrymaux destinés à une clientèle bien pourvue en eau, les femmes.

L’actrice eut elle aussi des malheurs.

Son fils qui revient d’aller varnousser, tente d’escalader le portail de sa propriété qui est barré. En essayant de grimper sur le mur d'enceinte, il perd l'équilibre et tombe sur les pointes de métal de la grille qui lui perforent les intestins. Il meurt à l'hôpital. Ce qui est triste.

Des paparazzi, costumés en infirmiers, pénètrent dans l’hôpital pour photographier l'adolescent sur son lit de mort. D’autres paparazzi, vont au salon funéraire pour le photographier dans sa tombe. D’autres se faufilent à l’église dans le service funéraire pour prendre des photos de sa mère en pleurs. Ce qui fait que sa mère donnera une interview où elle exprimera sa colère.

Madame Romy Schneider est anéantie.  29 mai 1982, elle est retrouvée morte. Suicidée avec alcool et tranquillisants. Comme bien des vedettes.

Voir la tombe de Romy Schneider au cimetière de Boissy-sans-Avoir, dans les Yvelines. Site touristique très visité.

La vraie Sissi, madame Elizabeth de Wittelsbach, est la fille du duc Maximilien et de la duchesse Ludovica de Bavière. Une grande névrosée. Un fou.

Le duc, appelé « Max » grand voyageur allait souvent jouer de la cithare en haut de la pyramide de Khéops.

On la décrit comme une jeune femme très naturelle – ce qui est mauvais signe – et avec un fort caractère. Sous-entendu : hystérique. 

On parle d’une femme. Pire, une riche.

On cherche tout de même à élever cette furie pestiférée. Ce qui fait qu’elle est punie souvent afin de parfaire son éducation. 

Par exemple, on notera que lorsque la duchesse Ludovica se prépare pour aller prendre le thé chez l'archiduchesse Sophie, Sissi sera réprimandée par sa mère qui ne supporte plus sa turbulence.

Hyperactive, elle ne peut rester en place. Passionnée d’équitation, de poésie et de promenades en forêt.

On dit qu’elle porte en elle la mélancolie des Wittelsbach, dynastie composée de nombreux artistes et de mécènes et d’un certain nombre d'illuminés et de fous dont le roi Louis II de Bavière, protecteur de Richard Wagner. Constructeur de châteaux qui ont servi de modèle Walt Disney.

Meurt prématurément. 

Les explications des causes sont variées. 

À la base, on le retrouvera noyé dans le lac de Starnberg. 

On parlera ensuite de suicide du à sa mélancolie. Ou de meurtre pour héritage.

On dit aussi qu’il ne pouvait se résoudre à s'unir à une femme de qui il devait impérativement avoir un fils. Ce qui oblige un homme à des opérations physiques digne de la chirurgie qui peuvent choquer les âmes sensibles et poétiques.

On dit aussi que ses héritiers étaient intervenus avant qu’il dépense tout son héritage et le leur en châteaux de contes de fées et subventions aux artistes. 

Ou ne se résigne finalement (mais pas de gaieté de cœur) à toucher une femme qui lui donnerait des filles et au moins un fils.

Voilà, madame Élisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach, duchesse en Bavière puis, par son mariage, impératrice d'Autriche et reine de Hongrie.

Morte assassinée le 10 septembre 1898 à Genève, en Suisse. Poignardé par un anarchiste voulant devenir célèbre. Avec une lime au bout d'un manche. Vraiment n'importe quoi.

Le mariage est célébré le 24 avril 1854 à Vienne, en Autriche. Contrairement à la tradition, la nuit de noces n'est pas publique. Comme il était courant à l’époque chez les rois. Avant, un médecin s’assurait que la patiente était vierge. Le médecin reste sur place au cas où ça se passe mal. Des complications sont toujours possibles chez les vierges. Les autres témoins, des gens biens, étaient là pour assurer que la pénétration avait eu lieu et que l’objet ou l’enfant qui surgirait 9 mois plus tard provenait bien des entreprises de son époux. Ce serait le véritable héritier qui devrait hériter. On ne parle pas des filles qui servent à s'échanger des terres.

On dit que ça  se passa assez mal. Le jeune empereur, habitué à des dames peu farouches et audacieuses, tout un tas de comtesses qu’on mit sur sa route afin de parfaire son éducation physique et sexuelle, ne sait pas apprivoiser la jeune fille romantique, jeune vierge donc inexpérimentée. 

La jeune fille n’a pas la même éducation que le jeune homme. Et qui n’a donc aucune idée de ce qui doit lui arriver. Comme elle est sportive et vigoureuse, elle se défend. 

Puis finit par se résigner. Car elle eut ensuite des enfants.

Comme il s’agit d’un mariage politique arrangé et comme dans bien des couples fauchés, les 2 époux se tombent sur les nerfs et son mari évite autant qu’il peut de faire face à son caractère détestable.

Mais c’est une femme romantique portée au sacrifice. Elle finit par s’habituer à son sort et, la nuit, écrit à son mari, l'implorant de revenir et détrempant le papier par ses larmes. On a vraiment écrit ceci. Ce qui est bien.

Esseulée, elle devient encore plus insupportable. 

Ses bonnes résolutions ne pouvaient durer. Pire, car elle s'est mise à fumer ce qui scandalise la cour. Et les jeunes filles se mettent à l'imiter. Encore une fois, un drame se produira. 

Une de ses jeunes cousines, l'archiduchesse Mathilde, promise au prince héritier d'Italie, entendant son père arriver, cache sa cigarette dans un des pans de sa robe.  La robe, enduite de glycérine pour mieux lisser les tissus et les faire briller, s'enflamma et l'archiduchesse, en quelques secondes, fut transformée en torche vivante sous les yeux de son père horrifié. Elle mourra donc brûlée vive en 1867.

Ce genre d’exemple d’intervention du Destin ne la calma nullement. Son esprit rôde sur les eaux ou dans les corridors et les escaliers, éternellement sans repos. 

Une question se pose car elle a trop de temps libre et trop de miroirs : est-elle la plus belle ? Et le restera-t-elle ? 

La réponse est malheureusement non.

Comme c’est une folle, pour éviter de prendre du poids, en plus de fumer, elle fait de l’exercice, ce qui est mal vu pour une femme qui ne doit pas transpirer et démontrer des perturbations organiques ou physiques.

Elle s'astreint à la pratique du corsetage qui consiste à faire enserrer son abdomen par ses servantes dans un corset de fanons de baleine avec des tas de lacets extrêmement serré.

Elle se met au régime et consomme uniquement du lait, du bouillon de poulet, et des substances très nourrissantes. 

Le jus de 6 kilos de viande de bœuf comme  déjeuner. 

On conseilla ici aussi ce régime qui consistait à prendre de la viande crue et la presser dans une machine à jus pour en faire jaillir le sang que l’on boira. Qui n'empêche nullement de mourir.

Mais une boisson nutritive et savoureuse. Qui fut remplacée par les pilules suppléments vitaminés ou les milk shake.

Souffrant de neurasthénie, comme bien des femmes de son époque mais comme elle en a les moyens, elle vit dans la pénombre, drape ses pièces de noir et les orne de statues cadavériques et exige que ses domestiques portent des costumes noirs. On a dit qu'elle était riche.

Un jour, parce qu’on devine que ça va mal finir, l'impératrice est atteinte d'anémie. 

Parce qu’elle mange 8 oranges par jour. Il y a beaucoup de vitamines mais peu d’autre chose. 

La mastication est mal vu chez la femme qui démontre encore ainsi des propriétés physiques déplaisantes. Boire est plus élégant avec un raffinement tout féminin. L'opération alimentaire peut ainsi se faire sans bruit.

Elle souffre aussi de névrite, d'insomnie et d'une légère dilatation cardiaque. Ce calvaire ne va pas durer.

Finalement, elle meurt.

Son corps repose aux côtés des corps des 137 autres membres de la dynastie des Habsbourg-Lorraine, dans la crypte des Capucins, à Vienne. On peut visiter.

On revient à l’archiduc malchanceux. 

Mais c’est de famille. 

On sait que tout le monde meurt mais il y en qui font de leur vie une comédie ou une tragédie. Bien du bruit. Et ce n’est rien de leur mort.

Voilà un autre personnage. Monsieur Gavrilo Princep.

On l'attendait. Car sans lui, rien de ce qui va suivre ne se serait passé. Il aurait pu aussi bien rester couché et des millions de morts ne seraient pas mort. Mais c'était lui-aussi un esprit exalté, un idéaliste.

L’archiduc sera assassiné à Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine ( ex-colonie Turque) – Balkan - par ce jeune intellectuel nationaliste serbe, monsieur Gavrilo Princep

Гаврило Принцип


Étudiant Bosniaque.

Comme bien des assassins de ce genre,  François Ravaillac pour Henry 4, ou ceux de Kennedy (il y en a 2, au moins, un tua le président, un autre tua le tueur pour éviter qu'il parle), les tueurs des dessinateurs de Charlie Hebdo ou le visiteur du Parlement d’Ottawa, il agit sous influence. Directe ou indirecte.

Celui-là était contrôlé par une société secrète, la Main Noire, financée par la Russie et guidée par les services secrets comme toutes les sociétés secrètes. Ici, c’étaient ceux de l’armée (Serbe).

Ce qui est comique, c'est que le chef de ces services qui sabotait aussi le gouvernement local jugé par lui trop mou envers la Russie, s'imaginait que le complot raterait. Il n'y avait que des amateurs pour le faire. Des coupables idéaux. Car même si ça ratait, le gouvernement Autrichien serait outragé, exigerait des réparations, ce qui obligerait la Bosnie à être courageuse malgré elle. L'Autriche entrerait en guerre. La Russie interviendrait. Ce serait beau.


Comme bien d'autre, ce grand penseur finit mal. On le tint avec raison comme un peu responsable de la catastrophe historique qui suivit. Il avait prévu de l'action mais pas autant. Et on le fusilla après la guerre pour le remercier de ses efforts. Les gens sont ingras.


Avait été membre du mouvement Mlada Bosna (Jeune Bosnie) qui luttait pour l’unification des Slaves du Sud.

Notre jeune conspirateur terroriste rêve de liberté et d’une Grande Serbie ou une Grande Yougoslavie, libérée de la tutelle de Vienne et qui pourra enfin attaquer tous ses voisins et les dépecer un à un.

Parce que si on se plaint d'être prisonnier d'un empire et qu'on rêve de liberté. C'est pour, sitôt libéré - si ça se passe bien - égorger ses voisins. Car pour faire un empire, il faut la terre des autres. Comme on a vu pour les israélites mais c'est une autre histoire pour plus tard.


Le matin, jour de la fête nationale Serbe, le jeune futur empereur visite sa future ville (qui fait partie comme bien d'autre villes de son futur empire) en  voiture décapotable. 

Il reçoit une grenade d’un membre de la main noire. 


Il n’a pas de chance.


Heureusement, seuls les soldats qui protègent son cortège sont blessés. 

Finalement, il a plus de chance qu’on croit.


Lorsqu’il va les voir à l’hôpital, son chauffeur choisit un nouvel itinéraire afin d’éviter les mauvaises rencontres. Pensant, avec raison, que les adeptes du complot l’attendaient encore achever leur travail ou, au moins, pour tenter leur chance une nouvelle fois. 

Mais son cortège s’égare. On revient sur la route prévue à l’origine. La foule l’attendait. Des pour, des contres. Des contents ou non. Les gens aiment les défilés et les grands personnages. Et les histoires d'amour. Encore plus celle des rois. Et il était avec sa femme. Tous bien habillés en roi ou reine ou presque.


Il y a aussi monsieur Princip qui pense qu’il a définitivement raté son coup et qu’il est venu pour rien. 


Hasard malheureux.


Quelle surprise!


Monsieur Princip est surpris et content. On imagine.


L’auto de l’héritier de l’empereur s’arrête encore à cause d’un autre embouteillage. Et la foule qui encombre. 

Au même endroit où se tient monsieur Princip qui allait s’en aller. Le hasard encore. La chance lui sourit enfin. 


Tout juste à côté de lui. 


Il voit l’auto, l’empereur et sa femme la duchesse Sophie de Hohenberg et se dirige vers eux. 


Sans que personne n’ait le temps de l’arrêter. On ne le fera qu'après, une fois qu'on aura compris. 


Et il tire toutes les 7 balles de son pistolet automatique FN 1910 Browning sur eux. calibre 7.65 mm ( .32ACP) ou 9 mm (.380) de la FN Fabrique nationale de Hersta près de Liège en Belgique.


Atteignant Sophie à l'abdomen et François-Ferdinand au cou.

Pour monsieur François-Ferdinand ce n’est vraiment pas un bon jour. Zut.

La balle qui a tué monsieur François-Ferdinand est exposée dans la section musée du château de Konopiště, en République tchèque où demeurait l'archiduc et sa famille.

La voiture de François-Ferdinand, son uniforme taché de sang et l'arme du tueur, sont au musée militaire de Vienne. Autriche.

Un double est exposé au musée de Sarajevo. Avec le pantalon de monsieur Princep. Muzej Sarajeva

Il reste une photo du couple princier qui sortent de l'hôtel-de-ville tout juste avant qu’un fervent nationaliste les rencontre. Le texte dit aussi que dans quelques minutes, ils vont mourir sous les balles de notre héros.

trop jeune pour être pendu, il fut condamné à la prison, On raffina le plaisir et monsieur Gavrilo Princip est incarcéré dans une cellule sans toit, à la merci de la neige et de la pluie. Comme il était turberculeux avec de mauvais poumon.

L'humble étudiant qui infléchit les destinées de l'humanité, supporta toutes ces épreuves avec calme et stoïcisme. Et malgré ses épreuves, il ne désespéra jamais de sa patrie.


On le dit.


Il avait raison d’être optimiste. Il ne resta pas longtemps incompris et devint célèbre. De nombreuses rues en ex-Yougoslavie portent le nom de Gavrilo Princip

Sa vie tragique permet une méditation sur l'hypocrisie et la dégénérescence d'une grande civilisation.

On l'a dit aussi.


On compara l’action de monsieur Princip de celle de madame Charlotte Corday qui extermina monsieur Marat dans sa baignoire. 

Ce qui lui valut d’être guillotinée et peinte par David. 


Tableau à l'huile sur toile. 165 × 128 cm. 4 copies.


D’où un débat délicat, comme on en voit souvent dans de grandes pages de l'Histoire humaine. La légitimité du tyrannicide. 


Certains ont une approche romanesque de l'événement. D’autres voient son geste héroïque comme le déclencheur du cataclysme de la Première Guerre mondiale que toutes les nations d’Europe préparaient.


Chez bien des biographes, le récit n'est jamais pesant ni funèbre, mais vif, précis, surprenant, enjoué. 

Quelques-uns considèrent avec une distance désabusée l'enchaînement de circonstances horribles et comiques qui constitue l'Histoire des hommes. 


Le Destin en marche. Comme une roue ou une meule.


Comme pour tous les grands personnages célèbres qui ont fait l’Histoire, il demeure des traces de leur passage sur Terre. 

Que ce soit François-Ferdinand, Sophie, Princip. Sissi. Chacun a son musée ou un château ou une boite de verre avec des souvenirs. Des livres. Des films.


Pistolet


Plaque

Il reste de lui une plaque commémorative. Héros Serbe ou Bosniaque. À Sarajevo, sur les lieux de l'attentat. En célébration de son acte héroïque. On le décrit comme un combattant de la liberté. Cette plaque eut aussi bien des malheurs. Détruite par les nazis en avril 1941, elle sera remplacée par une copie. Détruite à son tour par l'armée de la République de Bosnie et d'Herzégovine pendant la guerre en ex-Yougoslavie en 1992. Aujourd'hui une nouvelle plaque porte le message : Que la paix règne sur terre. En Anglais, Serbe, et Bosnien ou Bosniaque. Ce qui est bien. Mais pas  très humain.


Musée de Sarajevo et de la domination Austro-Hongroise en face des lieux de l'attentat. Musée consacré au héros Gavrilo Princip

Gavrilo



Un livre.


La première guerre pour les nuls. Jean-Yves Lanour. Éditions First

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État 1.2.  22.23 janvier 2015